Tu t’en vas encore…
Je passe à la pharmacie de garde.
Du Viagra?
Ha, ha, ha…, me faut des comprimés de cyanure!
Euh, où vas-tu trouver cette merde?
A Jette, à l’Excelsior.
Une pharmacie?
Laisse tomber, bonne soirée!
De vieilles connaissances doivent assurer l’avant-programme:Nervous Shakes.
Ivanke a l’air en pleine forme, tu salues d’autres zèbres que tu n’oseras jamais présenter à ta maman: Shaky et le beau Jean-Claude ( non, pas l’Américain, un autre) , le Dop se pointera plus tard, on a vu des Doosra, des U’lers, des ex-Droogies et d’autres paroissiens douteux, bref tous les rescapés d’une scène rock’n roll/punk bruxelloise folklorique et parfois sobre, vu la proximité de la flicaille, tu promets à ton ange gardien de picoler un minimum!
Les convoyeurs attendent, et alors, Ivan?
C’est James, la guitare, il est coincé dans les embarras de circulation.
Le coin se peuple et devient houleux, la pègre locale s’agite, voilà Kris et, merde, dans son sillage l’abominable RickyBilly, pourtant interdit de séjour de ce côté -ci de la Senne.
20:30′, Nervous Shakes au complet: Ivan Andreini au chant – le flamboyant Bruno à la basse – James à la guitare et un nouveau drummer, le fabuleux Daniel Wang, alias WangoDan, vu, masqué, avec Kriminal Hammond Inferno.
Un soundcheck de 36 secondes qui promet que du bon, Ivan est passé avant toi chez l’apothicaire, il a raflé tous les flacons d’amphétamines.
Bonsoir, we zijn Nervous Shakes aus Brüssel, on joue du rock’n roll!
‘Pipeline/ Get the fear’, une guitare surf, une assise rythmique vintage et Ivan en Brussels Doll Diva.
Une petite blonde, plus que sympa, gigote à tes côtés, Kris a gardé RickyBilly près du comptoir, tout baigne.
Un petit harmonica,’Do you wanna’, suivi de ‘Hey Babe’, Ivan, comme Johnny, c’est le prototype du heartbreaker!
Johnny, celui qui est né dans la rue?
Pintje confisquée, mec, Johnny destroy alias Johnny Thunders, abruti!
‘Cha cha twist’ ( Brice Coefield), du RnB collant, pour la petite histoire, Ivan confond le brave Brice et un certain Mathusalem, un kung fu master, sans doute!
Tu connais la version des Detroit Cobras?
Je la commande à Saint-Nicolas!
‘Girl Crazee’, il avait dit, jette un coup d’oeil à ses ongles, ils seront peinturlurés, il refuse de prendre le volant avant que le vernis ne soit sec…il avait raison, le bougre..you know what I am talking about…
Now, I know!
Assez ri, time for some rock’n roll : ‘Brat’, mentionne la playlist, on soupçonne un hommage au Chicano punkband The Brat ( deejay Ivan et sa culture encyclopédique) , aux lyrics ayant inspiré Blondie..you look so good in black and white..with your crocodile smile… ils enchaînent sur ‘Panzer Division’, le blindé fait trembler le plancher, le jack de Bruno se fait la malle, Ivan, un as du DIY, arrache celui de James, heureusementWangoDan assure en seconde ligne… vachement rock’n roll!
Une romance, ‘I need you so bad’, susurrée à un androgyne, sexe X ont inventé les Allemands, puis moins fleur bleue, le vilain ‘Bad like me’.
Sur leur album ‘Separate Beds- I don’t think so’, le furieux, ‘Be a man’ .
Et pour finir en beauté deux de leurs titres phares, ‘ Number one’ chanté en duo avec l’Abbé Pierre , revenu parmi nous pour l’occasion et ‘You hypnotize me’.
Voilà, c’est fini, je passe au salon refaire ma mise en plis, bonne nuit