Blaine L.Reininger: Chant, Violon, Claviers
Alain Goutier: Chapman Stick, Basse, Guitare, Claviers, Chant
Daniel Wang: Batterie, Midi, Chant, Trompette
1991:
Jo Moens: Batterie
Leon van den Akker: Basse
Daniel Wang: Guitare, Chant
Style: Avant-Garde Pop
Blaine Reininger, membre fondateur du groupe américain Tuxedomoon, sort son troisième album « Paris en Automne », réalisé avec Alain Goutier et Klaus Klang. Blaine se produit en duo avec Alain depuis un moment, je me rappelle les avoir vus au Plan K lors de la soirée de nouvel-an 1984. Autour d’une section rythmique électronique mythique des 80’s: Bass Line TB-303 et Drumatix, Blaine joue du violon, des claviers et il chante, Alain joue de la basse fretless, de la guitare, des claviers et d’un instrument novateur, le Chapman Stick.
Je connais Alain en tant que vendeur dans le magasin d’instruments « Euromusic », rue du Midi à Bruxelles, que je fréquente régulièrement. Il me propose de former une section rythmique pour le groupe, la seule exigence est que je joue sur une batterie Simmons, très à la mode à l’époque. Pourquoi pas? C’est l’occasion de me mesurer à d’excellent musiciens.
Nous nous retrouvons dans la cave d’Alain et je découvre le répertoire de cet artiste avant-garde, dont la voix fait penser à Bowie. Ça colle entre nous et nous arpentons bientôt les scènes. La structure de booking « Sofa » est dirigé par Arthur Praet que j’avais connu dans Lavvi Ebbel, dont je retrouve aussi la sonorisation ALC de Dendermonde avec Luc Gerlo comme ingé son. Je n’apprécie pas vraiment la Simmons, à l’époque les surfaces de frappe sont des plaques de mica, on a l’impression de jouer sur un plan de travail, ça favorise le tennis elbow. De plus la palette de son est fort limitée. j’arrive à convaincre que ma caisse claire acoustique est indispensable pour le son et la dynamique de la batterie. Un détail technique aussi la grosse caisse est tellement légère qu’il est vraiment difficile de la maintenir en place dès lors que l’on joue avec une certaine force.
Un ingénieur du son en subit les conséquences...
Ma grosse caisse s’éloigne systématiquement après une ou deux minute de jeu, j’arrive à la ramener vers moi pendant certains morceaux, mais nous arrivons à « People Who Wait », très intense, avec un rythme à la « We Will Rock You ». Et c’est parti, à peine 8 mesures et voilà la grosse caisse qui se barre, l’ingé son des retours a repéré mes problèmes et il vient tenter de m’aider, je joue sur le floor tom pour faire un son le plus similaire possible pendant qu’il tente de refixer la pédale à la g.c., nous arrivons au refrain et je ne peux empêcher mon pied de revenir sur la pédale… Ouch les doigts! Je tente d’exprimer du regard le maximum de compassion pour mon Bon Samaritain, qui a fait sa B.A. de la journée.
Un autre épisode va sonner le glas du kit hexagonal: le manque de définition des sons de base Simmons énerve autant notre ingé son Luc Gerlo que moi. Il a une inspiration lors d’un concert à Gand où nous avons beaucoup de temps de soundcheck. Il installe un set de micros condensateurs autour du kit, comme si il sonorisait chaque pièce du kit, et voilà: le bruit des baguettes sur les surfaces plastiques, mélangé au « Douf-Douf » électro produit enfin un son percussif convaincant. Mais si c’est pour faire un tel chipo autour d’un instrument en prêt, autant utiliser ma propre batterie!
Les possibilités qu’offrent l’électronique sont en plein développement et Alain obtient un sponsoring de Roland Benelux pour le premier multi-pad « Octapad » et un module de sons de percussions. Voici né mon kit hybride, avec boîte à rythmes, séquenceur basse, synthé et autres gadgets.
À suivre…